Nombreuses sont les pastorales qui existent, mais le Rampèu a eu la chance immense de compter parmi ses membres un poète véritable, Charles MARTIN, qui lui en a offert une propre : «La Meravihouso Veihado» .

Elle fut écrite en 1942, en langue provençale, par le poète tropézien. En 1953, Lou Rampèu de Sant-Troupès la présente au public. Mais l’année suivante, costumes, décors et manuscrits sont détruits par une inondation.

Un quart de siècle plus tard, sous l’impulsion de Josette BAIN, Jean-Claude GIRAUD et François VACHON «La Meravihouso Veihado» est reprise. Costumes, décors, arrangements musicaux sont l’œuvre du groupe.

Ces personnages semblables aux santons d’argile de nos crèches, touchés par une main divine, s’animent pour nous faire revivre cette merveilleuse nuit de Noël en Provence. Elle est jouée traditionnellement de décembre à la chandeleur.

Charles Martin pourrait être fier, sa pastorale a été appréciée par de très nombreux spectateurs et a reçu de nombreux prix, citons simplement La Borie d’Or au festival des Pastorales de Gordes en 1992, La Borie de Cristal au festival des Maistres Pastoraliers en 1996 et fut primée au festival des Pastorales de Draguignan en 1996.

Elle a été présentée au théâtre de la Criée à Marseille, à Digne, Gap, Sisteron, Eyguières, Mandelieu et dans bon nombre de villes et villages du Var.

1er acte

On est Provence, dans la salle de ferme de Grasset et Grassetto qui s’apprêtent à recevoir leurs amis pour la veillée. Ces amis, ce sont tous ces typiques et naïfs personnages de la crèche : l’atmosphère est toute de franche gaieté provençale. Devant la cheminée flambent, avec le bois, les plaisanteries, les rires et les chansons. Cette joyeuse animation est soudain troublée…. On entend au loin des voix mystérieuses. Chacun s’étonne, s’agite… Des bergers viennent apporter l’explication… l’annonce de la naissance du sauveur. Dans un saint enthousiasme, tous décident de partir pour Bethléem.

2ème acte

A ce grand enthousiasme succède le DOUTE qui est le thème de cet acte. La grande nouvelle s’est rapidement répandue. Dans la forêt, le Bohémien, esprit du mal, est furieux. Il entend venir la troue chantante en marche vers l’Enfant Jésus. Fermement décidé à décourager ces braves gens, il les aborde séparément et parviendrait à les décider au retour, s’il ne se heurtait à la conviction inébranlable des bergers… Suivant l’étoile divine, ils repartent tous résolus vers la crèche.

3ème acte

Les voici enfin devant la Sainte Etable. Emerveillement général. Les offrandes se succèdent aux airs des vieux Noëls qui sont comme l’âme même de ces pittoresques et vivants santons… Arrivée mouvementée de Grasset et Grassetto, de Misé Rigau et Gigé… Apparition du Bohémien… Et de nouveaux personnages qui se joignent au concert de louanges et d’admiration en l’honneur du saint enfant. Ainsi, en un temps très court, se termine en Judée cette touchante aventure amorcée en Provence. Anachronisme charmant. Bethléem est avant tout dans les cœurs.